Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Radicalité Marocaine
8 janvier 2006

L’année 2005 : un bilan politique

Avec beaucoup de retard je rends ma   copie du bilan politique annuel au Maroc.

Une autre année de transition et de cafouillage

L’année 2005 : un bilan politique 

A la fin de chaque année les kiosques de journaux fleurissent de magazines avec des rétrospectives et des bilans. A lecture de ces Mag on a l’impression que 2005 était une année exceptionnelle. Rien de cela, l’an passé au Maroc n’était juste qu’une autre année de transition et de cafouillage. Essayant d’en faire le bilan politique.

Les islamistes : intolérant et politiquement correct yassine

Les barbus gagnent du terrain. Tout le monde en parle, les médias, les partis et surtout les américains. Ils ont eu un début d’année fracassant avec la polémique autour des interprétations du journal islamiste Attajdid au sujet du Tsunami, qu’ils voient comme un châtiment divin. Moment d’intolérance.

Deuxième moment fort, le procès tragi-comique de Nadia Yassine jugé pour républicanisme, dans une ambiance surmédiatisé et ou le Makhzen n’a pas su géré la partie a son faveur. Moment de cafouillage de la part pouvoir. Troisième moment fort pour « nos amis » islamistes c’est les visions du Cheikh Yassine (père de Nadia) Le guide spirituel du mouvement Justice et Bienveillance rêve de la Qawma au Maroc (révolution non-violente) ça à l’air que le vacances du « charment » M. Yassine étaient vraiment ennuyeuse pour qu’il rêve de choses pareil. Marocains peuple de rêveurs.

Pendant que les islamistes radicaux font trembler les masses. Les islamistes reconnus par le pouvoir Le Parti Justice et Développement prépare son possible entré au gouvernement en 2007 avec le…mouvement populaire. Vraiment politiquement correct.

Les religions : il existe des marocains capable de faire une relecture du coran, il font usage de leur entendement tout simplement. Il existe des marocains chrétiens et ils ne se cachent plus. Il existait beaucoup des juifs marocains, hélas ils sont de moins en moins nombreux. Il existe de plus en plus de marocains clairement athées, dommage ils ont peur de le dire.    

Le Sahara, le Polisario et les indépendantistes 

30 ans après le début du conflit, le Maroc propose la solution de l’autonomie régionale des provinces du Sud. Fallait-il attendre tout se temps (perdu) pour en venir à se point ? Difficile d’y répondre. Ce qui est sur par contre est que le Maroc a perdu du terrain diplomatique dans la question du Sahara, mais surtout le soutien des populations locales.

A plusieurs reprises les sahraouis ont exprimé leurs désarrois et mécontentements envers leur pouvoir central. Concernant le Polisario on annonce sa fin inéluctable (voir : lejournal-hebdo.com) Tandis que les militants indépendantistes ne se gênent pas de se montrer en plein jour et afficher leur position.

L’économie : l’insuffisance rénale Le Maroc économique patauge. Avec des prix du pétrole très à la hausse et une année agricole de vache maigre, l’économie marocaine à la difficulté à se relancer. Les nombreux accords de libre-échange ne sont pas encore rentrés en vigueur. Pendant se temps le patronnât intervient en politique. Si feu Hassan II avait décrit l’économie au pays comme sur le bord de la crise cardiaque en 1990, le Maroc économique aujourd’hui souffre d’une insuffisance rénale, c'est-à-dire que la crise est devenue chronique. La solution néolibérale proposée : réduire la taille de l’Etat, elle a coûté trop cher…

Statistiques : par magie nous sommes encore 30 millions de marocain(e). Encore par la magie du Haut Commissaire au Plan, le Maroc a moins de pauvre qu’il y a 10 ans. Merci M. Lahlimi le magicien.

Années de plomb : l’équité sans la réconciliation, ni la vérité 

Après un travail de 22 mois, l’instance Equité et Réconciliation a remis son rapport tant attendu. Ce document fruit d’un processus inédit au monde arabe donne le droit à des indemnisations à 9280 victimes. L’instance présidé par Driss Benzekri recommande une reforme constitutionnelles afin d’inscrire la primauté du droit international sur le droit interne dans les dossiers de droits humains. En plus elle recommande l’inscription de la présomption d’innocence et du droit à un procès équitable dans les lois.

A relever le grand absent du rapport, mais omniprésent dans les esprits Mehdi Ben Berka. Rappelant enfin les critiques que l’instance a essuyés de la part d’ONG marocaines et internationales à cause de l’absence de recommandations sur la garantie d’une culture « du plus jamais ça » En somme la réconciliation n’est pas pour demain et la vérité attendra encore.

Les sécuritaires : l’année 2005 a était marqué par le retour en force de la pensée sécuritaire. Le lancement du Groupe Urbains de Sécurité (GUS) – Croitia pour les intimes- et de la revue de la police, et de la carte biométrique au Maroc s’inscrit dans la tendance post-11 septembre. Merci M. …   

Les médias : d’un 4eme pouvoir à un contre-pouvoir

Pour être plus précis, je devrais parler plutôt de la presse écrite indépendante et non pas de tous les médias. Ces derniers surtout audiovisuels, sombrent dans une profonde médiocrité. Si il y a quelque chose qui nous donne espoir dans ce pays, c’est bien ces publications hebdomadaires arabophones et francophones indépendantes. Le pouvoir ne pense pas la même chose, il veut les abattre. Des procès aux amendes salés, de l’étouffement financier et des interdictions par l’intermédiaire des imprimeurs sont parmi les moyens utilisé pour faire taire ces voix discordantes.

Cependant un grand dilemme doit être résolu par cette presse. Quel est le rôle et la place quelle veux jouer dans le Maroc de demain ? Juste des médias, ou des contre-pouvoirs ? Devant l’absence de vrais partis politiques capable de rivaliser avec le pouvoir (à part les islamistes bien sur) ces médias restent les seuls vrais contre poids. Enfin courage TelQuel, Al-Ayam, Al-Aljareeda et tout les autres.

La société marocaine: Sex and city La libéralisation des mœurs au Maroc va bon train. Les marocain(e)s découvrent la con-sommation, leurs corps, leurs sexualités et les plaisirs de la vie.  En résumé ils et elles sont plus libres. Mais pour beaucoup d’autres marocains cette libéralisation est synonyme de dépravation morale. Ici la grande fracture, les deux Maroc s’affrontent. Un Maroc résolument tourné vert l’occident, ouvert sur les autres qui aspire à la liberté et la laïcité. Un autre Maroc moins élitiste, qui lui se retournes 14 siècles dans passé pour trouver un idéal social et un model de société.

belgel

Le plus grands enjeux des marocains aujourd’hui est d’essayer de réduire le fossé entre ceux 2 visions du monde diamétralement opposés. La  question : entre occidentalisation et obscurantisme, il y a-t-il une troisième voie ?

Les festivals : si l’été québécois est très festivalier, le notre au Maroc le devient de plus en plus. D’Essaouira à Casablanca, le royaume connaît une floraison d’événements culturels. Un bouffé d’oxygène dans la population à tant besoin. Hélas il existe quelques esprits rétrogrades (pas qu’islamistes cette fois) qui voient en ses manifestations « du gaspillage de fond public et de l’incitation à la débauche » Merci Hoba Hoba Spirit et longue vie au Festival de Casablanca              

Servaty : un touriste pornographe: Un des tristes épisodes de l’année est le scandale des photos pornographiques d’Agadir. Avec ces événements les marocains ont découvert un des piliers de la politique touristique au pays, le tourisme sexuel. Merci Belguel d’avoir mis à nu notre incompétence et laxisme politique.

Le Roi Mohammed VI: le dernier roi…le grand roi ?

dernierIl est coutume dans notre pays de commencer avec le Roi, mais pour une fois je le laisse à la fin. Disons que je garde le régal pour clore. Vous savez tout ce qui vient d’être dit dans ce bilan 2005 est de prêt ou de loin lié à la personnalité du Roi. C’est le résultat du régime politique sous lequel nous vivons, une monarchie exécutive. Ce régime a un avantage : la stabilité politique. Mais aussi un inconvénient : la concentration des pouvoirs entre les mains d’une seule personne.  

Vous savez, il m’arrive des fois de comparer nos politiciens aux musiciens de l’orchestre du Titanic qui continuent de jouer alors que le navire coule. Possible aussi que le problème est que Chef d’orchestre du Maroc, le Roi ne délègue pas le pouvoir. « Il a choisit une démocratisation qui s’opère contre les institutions existantes plutôt qu’avec elle » Le Roi Mohammed VI à la chance de faire taire tous ces détracteurs qui le qualifient de dernier roi pour devenir un grand roi. Cela passe par une démocratisation du pays, si ce n’est pas pour 2006, espérons alors 2007.

Meilleurs vœux : Voila selon moi les grands événements qui ont marqué le Maroc politique de 2005. Une année comme le titrait un hebdo de la place a vu plusieurs tabous se brisés, cependant reste beaucoup d’autres à  fracasser. Sinon le bilan n’est pas aussi politique qu’on le pense, il est tout simplement marocain. Bonne année et meilleurs vœux 2006.

 

      

 

       

                                                   

            

                    

Publicité
Commentaires
Radicalité Marocaine
Publicité
Radicalité Marocaine
Archives
Publicité